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Paris 8 2012-2015 Transformer l’université pour mieux la défendre

vendredi 2 décembre 2011, par airap8

Paris 8 2012-2015 Transformer l’université pour mieux la défendre

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Archambeau Olivier, Barra-Jover Mario, Bautier Elisabeth, Bertrand Denis, Bouissou Christine, Castaing François, Crémoux Françoise, Gavarini Laurence, Helvétius Anne-Marie, Meunier Jean-Marc, Rochex Jean-Yves, Sales-Wuillemin Edith, Tartakowsky Danielle, Thomson Ann, Truck Isis, Verna Catherine, Wauquier Sophie

L’université Paris 8 et plus généralement l’université française fait aujourd’hui face à des enjeux décisifs pour son avenir et se confronte à des problèmes nouveaux, complexes, concrets, pour lesquels la dynamique collective est essentielle. Nous vous proposons, le 13 décembre 2011 à partir de 17 h.30, en D 003, d’échanger ensemble sur la base des premiers éléments de débat qui suivent, d’avancer pour l’avenir de Paris 8, en assumant une continuité d’engagements et de principes à partir d’un bilan partagé et lucide, et pour une réflexion prospective commune.

Un chemin déjà parcouru…

Nous apprécions à leur juste valeur le travail accompli et le chemin parcouru depuis quatre ans. Nous ne sous-estimons pas pour autant l’importance des difficultés concrètes soulevées par le passage aux RCE, la rénovation des systèmes de gestion, la mise en place d’Apogée, qui pèsent sur les conditions de travail des personnels. Du moins a-t-il été mené dans des conditions difficiles une politique conforme aux valeurs de démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur et à la recherche et aux principes de défense du service public ; l’université a évité l’isolement auquel d’aucuns voulaient la réduire en obtenant qu’elle soit au nombre des membres fondateurs du campus Condorcet, promis à devenir un EPCS comme les autres PRES ; l’amélioration de l’état des infrastructures a été notable quand même beaucoup reste encore à faire. Ces résultats sont d’autant plus significatifs qu’il a fallu compter avec l’état de délabrement dans lequel se trouvait l’université en 2006 et avec ce tournant majeur qu’a été l’adoption de la LRU au terme d’un long combat dans lequel le président actuel Pascal Binczak et les instances élues ont joué un rôle moteur dont bien peu d’universités peuvent s’enorgueillir.

…qui reste étroit

Néanmoins, les marges d’action des conseils sont étroites dès lors qu’il faut compter avec les contraintes découlant des perspectives dessinées par les directives de Bologne à l’échelle de l’Europe entière. L’étranglement financier est une menace sérieuse (plusieurs universités mises sous tutelle cette année) et la LRU s’inscrit dans une logique de refonte du statut de la fonction publique, propre à substituer contrats et précarité aux statuts et à rompre avec le principe du recrutement par concours. La rhétorique de l’excellence sert à façonner les partenariats et, avec la « politique d’excellence » dorénavant connue sous l’acronyme de « Polex », a vocation à restructurer le monde de l’enseignement et de la recherche en concentrant les financements sur quelques sites et quelques domaines au détriment de tout ce qui fait que l’université est un service public, destiné à tous et travaillant sur la base de l’indépendance intellectuelle et de l’esprit critique.

Rester fidèle à nos principes…

Dans ce contexte, que nous devons continuer à dénoncer, notre université a su démontrer sa fidélité à ses principes. Nous pensons qu’il existe encore des espaces de liberté à préserver ou à conquérir, propres à sauvegarder des acquis et à amorcer des recompositions nécessaires, dans les domaines intellectuels scientifiques et pédagogiques comme en d’autres, au sein de l’université comme à de plus vastes échelles.

… pour aborder les cinq ans à venir

Aborder les cinq ans à venir suppose de comprendre les bouleversements en cours. L’appréhension de l’environnement dans lequel Paris 8 va devoir évoluer doit tenir compte de cette tendance lourde qu’est la volonté de voir émerger en France une simple dizaine de grands pôles universitaires parrainés par les PRES et les IDEX, procédant par regroupement voire fusion d’établissements. Refuser une logique d’absorption/dilution dans des filières d’excellence pour quelques uns, laissant nombre d’entre nous sur le bas-côté, et en même temps rejeter un isolement mortifère qui nous cantonnerait à devenir un « collège universitaire » nous obligent à inventer une voie autre. Comment penser notre avenir sinon à travers notre inventivité dans le domaine des recherches en SHS, à travers l’impulsion des innovations pédagogiques, à travers l’animation de synergies fédératrices à l’échelle de l’établissement ? Cet élan sera d’autant plus fort qu’il reposera sur nos principes et nos atouts. Ce qui revient à définir les chantiers sur lesquels il convient que celles et ceux qui se reconnaissent dans ce projet critique et constructif fassent avancer réflexions et propositions.

Plusieurs chantiers

- La démocratisation et la qualité du service public sont notre base et s’expriment dans notre attachement au libre accès de tous les bacheliers à nos cursus, dans nos efforts d’amélioration des conditions de la réussite, et dans nos exigences académiques fondées sur l’articulation féconde de la recherche et de l’enseignement

- La recherche ne saurait se couler dans un seul moule si on la veut créatrice, inventive et par là même fertile. Consolider nos équipes pour pouvoir être force motrice dans des partenariats multiformes ne peut être conçu sur un seul schéma. Il nous revient de déterminer le type d’articulation et de solidarité que nous souhaitons envisager entre les différents partenariats, entre ceux qui bénéficient de financements « Polex » et ceux qui n’en bénéficient pas, afin de construire des complémentarités et non des oppositions auxquelles nous poussent les logiques concurrentielles.

- La défense du statut de la fonction publique et la résorption de la précarité doivent demeurer une priorité dans tous les actes de gestion de l’université, de ses différents services et composantes.

- La mise en place des moyens d’un bon fonctionnement de l’université doit s’accompagner d’une meilleure concertation avec les personnels concernés, d’une meilleure prise en compte de la qualité des conditions de travail.

- La préservation des principes démocratiques mis à mal par la LRU demande de poursuivre les progrès importants réalisés en termes de fonctionnement démocratique de l’université mais qui restent perfectibles. Une redéfinition de ce qui doit être le lieu d’une coordination statutaire entre les 3 conseils, pourrait en être un moyen, appuyé sur une amélioration de la circulation entre l’activité des conseils et la communauté universitaire.

Paris 8 sait vivre de ses renouvellements, de son dynamisme, de sa capacité à être en phase avec son environnement et son temps. C’est autour de ces premiers principes que nous vous proposons d’élaborer un projet d’ensemble pour Paris 8 à l’horizon 2012-2015. Le calendrier électoral de notre université va coïncider avec celui de la préparation du contrat d’établissement. Il nous revient, ensemble, de saisir cette occasion, sans confondre ces deux moments, pour consolider l’identité que nous voulons pour Paris 8, ancrée à des valeurs et engagée pour son devenir.

Archambeau Olivier, Barra-Jover Mario, Bautier Elisabeth, Bertrand Denis, Bouissou Christine, Castaing François, Crémoux Françoise, Gavarini Laurence, Helvétius Anne-Marie, Meunier Jean-Marc, Rochex Jean-Yves, Sales-Wuillemin Edith, Tartakowsky Danielle, Thomson Ann, Truck Isis, Verna Catherine, Wauquier Sophie

Nous convions tous ceux qui se reconnaissent dans ce texte à venir débattre le 13 décembre 2011 à partir de 17 h.30, en D 003

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